Guide d’enquête citoyenne: Aperçu général
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Guide pour les citoyens enquêteurs
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Guide d’enquête citoyenne: Aperçu général
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Guide d’enquête citoyenne: Chapitre 2 – Planification et réalisation d’une enquête
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Guide d’enquête citoyenne: Chapitre 3 – éthique et sécurité
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Guide d’enquête citoyenne: Chapitre 4 – Comment mener des recherches sur Internet
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Guide d’enquête citoyenne: Chapitre 5 – Mener des recherches sur des individus
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Guide d’enquête citoyenne: Chapitre 6 – Découvrir les vrais propriétaires des entreprises
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Guide d’enquête citoyenne: Chapitre 7 – Enquêter sur les dossiers gouvernementaux
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Guide d’enquête citoyenne: Chapitre 8 – Enquêter sur des politiciens
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Guide d’enquête citoyenne: Chapitre 9 – Retrouver les propriétaires de biens immobiliers
Journaliste ou pas, les titres n’ont pas d’importance, enquêtez !
C’est la curiosité qui alimente les enquêtes, et nul n’a le monopole de la curiosité.
Les citoyens peuvent aussi mener des enquêtes, et ils le font. GIJN en donne d’excellents exemples ci-dessous.
Ce guide de GIJN vise à aider les non-journalistes à enquêter encore plus. Les différentes sections enseignent les techniques qu’utilisent les journalistes d’investigation.
Notre guide vous aidera dans :
- La planification et gestion d’une enquête
- Le déontologie et la sécurité
- La recherche sur Internet
- La recherche sur des individus
- L’identification des vrais propriétaires des entreprises
- La consultation des archives du gouvernement
- L’enquête sur les acteurs politiques
- La recherche active dans les archives de propriétés
Toute suggestion visant à enrichir cette ressource est la bienvenue. Merci nous écrire ici.
Enquêtes citoyennes en cours dans le monde
Nous nous sommes penchés sur l’impressionnant travail d’investigation réalisé dans le monde entier par des citoyens.
Parmi les citoyens enquêteurs, il y a des citoyens ordinaires, des membres d’organisations non gouvernementales et des professionnels non-journalistes désireux d’utiliser des techniques d’investigation pour découvrir des actes répréhensibles et dénoncer des situations invisibles.
L’un des groupes d’investigation les plus innovants et les plus performants, Bellingcat, a été créé par Eliot Higgins, qui occupait divers emplois administratifs et s’occupait de son enfant à la maison lorsqu’il a commencé à bloguer sur la guerre civile en Syrie. En regardant des vidéos trouvées sur Internet en 2012, il a découvert que le régime syrien utilisait des bombes à fragmentation et des armes chimiques. Depuis lors, Bellingcat et lui ont mené de nombreuses enquêtes importantes.
Le GIJN a accumulé d’autres exemples récents, qui figurent dans les chapitres de ce guide.
Bien qu’il soit difficile pour des citoyens individuels (individus citoyens) de porter leurs recherches à l’attention du public, la vérité trouve un moyen de sortir. Parfois, les résultats sont publiés sur les réseaux sociaux ou sous forme de lettres à des responsables éditoriaux. Certains citoyens enquêteurs s’engagent avec d’autres dans l’activisme social et présentent leurs travaux lors de réunions communautaires ou devant des organes gouvernementaux, ou encore, certains soumettent leurs conclusions devant des représentants des forces de l’ordre.
Qu’y a-t-il dans un nom ?
Les bouleversements numériques ont donné aux citoyens le pouvoir de choisir ce qu’ils consomment et d’utiliser les médias pour influencer directement leur société. Les enquêtes bénéficient de plus en plus de la mise en ligne d’un nombre croissant d’informations gouvernementales (quoique pas partout) et des nouvelles techniques. Les recherches des citoyens sont facilitées par Internet. Les enquêtes sont réalisées en analysant les données publiques, en sondant les médias sociaux et en examinant les images aériennes via des drones et des satellites.
Des personnes sans qualifications professionnelles, travaillant en dehors d’organisations dotées d’une structure éditoriale effectuent des recherches, enquêtent, écrivent et façonnent l’opinion publique.
La frontière entre les journalistes professionnels et les enquêteurs alternatifs, qu’il s’agisse de citoyens ou d’organisations non-gouvernementales, est mince.
Notre utilisation de l’expression « citoyen enquêteur » suggère un groupe de personnes plus large, mais il est intéressant de considérer le rôle comme suivant celui du « journaliste citoyen ».
Le terme « journaliste citoyen » a fini par avoir plusieurs significations, mais il désigne généralement les citoyens qui ont une relation de travail avec des médias établis. De nombreux médias ont multiplié les appels aux citoyens pour obtenir des conseils, des photos, des vidéos et des opinions. Ils ont également rendu sécurisée la soumission de leurs contributions. Le crowdsourcing a permis aux journalistes de recueillir plus d’informations, plus rapidement et auprès de beaucoup plus de personnes.
Les smartphones ont essentiellement créé un réseau mondial de témoins oculaires potentiels qui peuvent partager des photos ou envoyer des récits de première main. C’est ce qu’on appelle parfois le « témoignage citoyen ». Ces contributions permettent souvent d’illustrer les programmes d’information quotidiennes et peuvent parfois constituer la matière première du journalisme d’investigation.
Les efforts visant à intégrer le journalisme « amateur » dans les médias existants n’ont pas toujours été couronnés de succès, mais le concept continue d’être exploré et développé.
Et avec l’accès à Internet, de nombreux chercheurs et enquêteurs contournent les médias traditionnels. Selon Clemencia Rodriguez, professeur à l’université d’Oklahoma, en Amérique latine, par exemple, « le journalisme citoyen est une pratique de résistance qui émerge lorsque des mouvements sociaux, des activistes et d’autres collectifs de justice sociale refusent d’accepter l’idée que seuls les organismes d’information professionnels peuvent pratiquer le journalisme et alimenter la sphère publique en informations essentielles aux processus démocratiques ». (Citizen Journalism : Global Perspectives – Volume 2)
Dans le même temps, des chercheurs et des journalistes formés sont engagés par des organisations non gouvernementales pour publier des articles d’investigation (Matthew Powers 2015) dans le cadre de leurs efforts de plaidoyer et de campagne. L’ONG Global Witness, par exemple, emploie des journalistes et a réalisé des enquêtes qui ont été reprises par de grands médias comme le Financial Times, le Guardian et ABC News.
Il n’est pas surprenant qu’il y ait un débat sur ce qu’est le journalisme et qui est qualifié pour le pratiquer.
« Il est devenu à la mode ces dernières années de se demander qui est et n’est pas un journaliste », écrivent Bill Kovach et Tom Rosenstiel dans The Elements of Journalism (2014) poursuivant :
« Nous pensons que ce n’est pas la bonne question. La question que les gens devraient se poser est de savoir si la personne en question fait du journalisme ou non. Son travail procède-t-il d’une adhésion aux principes de véracité, d’allégeance aux citoyens et d’information plutôt que de manipulation – des concepts qui distinguent le journalisme des autres formes de communication ? »
Drew Sullivan, cofondateur du Organized Crime and Corruption Reporting Project, a reconnu que la frontière entre les rôles des militants, des blogueurs, des journalistes citoyens, des « chiens de garde » et des journalistes s’estompent. « Si vous ne pouvez pas les distinguer, ils font la même chose », a-t-il déclaré, cité dans Global Teamwork : The Rise of Collaboration in Investigative Journalism. « Ce sont tous des enquêteurs. Les journalistes n’ont pas besoin d’être des militants – leurs révélations doivent juste faire unanimité. » Selon lui, nous devons définir de nouveaux rôles et créer des réseaux d’enquêteurs partageant les mêmes idées.
Ce guide du GIJN vise à fournir des informations utiles provenant du monde du journalisme afin de stimuler et d’instruire le nombre toujours croissant de citoyens enquêteurs – les citoyens ordinaires, les membres d’organisations non gouvernementales et les professionnels non-journalistes intéressés par l’utilisation de techniques d’investigation pour découvrir des actes répréhensibles et exposer l’invisible.
Le GIJN est reconnaissant à Jim Mintz, le fondateur de la Fondation DigLab, d’avoir soutenu ce guide. Nous tenons également à remercier Marc Fader, le directeur du programme DigLab, et l’illustratrice Ann Kiernan, qui a créé toutes les illustrations.