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Guide d’enquête sur le crime organisé en Afrique : Chapitre 1 – La criminalité environnementale 

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La criminalité environnementale constitue la quatrième forme de crime organisé en termes d’importance dans le monde, juste après le trafic de drogue, la contrefaçon et le trafic d’êtres humains, selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). De même, ces formes de criminalités sont de plus en plus fréquentes en Afrique : chaque année, le continent déplore un manque à gagner qui atteindrait les 195 milliards de dollars “en raison de mouvements illicites de capitaux, de l’exploitation minière et forestière illégale, du commerce illicite de la faune sauvage, de la pêche non réglementée ainsi que de la dégradation de l’environnement et des atteintes contre le milieu naturel”, toujours selon le PNUE. Il y a matière à enquêter pour les journalistes, entre les reportages sur les pollueurs locaux jusqu’aux fonctionnaires corrompus, en passant par les contrebandiers internationaux et ceux qui se livrent au blanchiment d’argent.

Les ressources naturelles considérables de l’Afrique, la biodiversité, la santé publique ainsi que le climat mondial sont maintenant en danger, en raison des réseaux criminels spécialisés dans les atteintes à l’environnement.

L’Afrique détient 30 % des réserves mondiales en minéraux, 8 % du gaz naturel et 12 % des réserves en pétrole. En termes de richesse minérale inexploitée, c’est le continent qui possède les plus grandes réserves au monde de cobalt, de diamants, de platine et d’uranium, ainsi que 40 % des réserves en or. Le PNUE ajoute que l’Afrique possède 65 % des terres fertiles de la planète et 10 % des réserves durables d’eau douce. Ces ressources naturelles considérables, la biodiversité, la santé publique ainsi que le climat mondial sont maintenant en danger en raison des réseaux criminels qui portent atteinte à l’environnement.

C’est ce continent qui “a connu la plus grande perte de zones forestières entre 2010 et 2020″, selon un rapport publié en 2020 par l’Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture, précisant que l’Afrique a subi une perte annuelle de surface forestière de 3,94 millions d’hectares entre 2010 et 2020. L’Afrique Subsaharienne a enregistré la plus grande partie de ces pertes. Les animaux sauvages, eux aussi, disparaissent à un rythme alarmant. Dans un rapport, l’Office de l’ONU contre la drogue et le crime a calculé que 157 000 éléphants ont été victimes de braconnage en Afrique entre 2010 et 2018, soit 17 000 en moyenne par an.

Déforestation dans le parc national de Bwindi, dans le sud-ouest de l’Ouganda. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, l’Afrique a connu la plus forte perte nette de superficie forestière au cours de la décennie 2010-2020. Image : Shutterstock

 

 

Il peut être très difficile d’enquêter sur la criminalité environnementale en Afrique au Subsaharienne, en raison de la mauvaise gouvernance et du manque de transparence dans de nombreux pays. Mais il est tout de même possible de travailler sur ce sujet. Voici quelques facteurs à prendre en compte :

La criminalité environnementale est un problème transnational ; comprenez bien le contexte : quand les journalistes enquêtent sur la criminalité environnementale en Afrique, ils doivent tenir compte du contexte et de la culture locale. Cela signifie qu’ils doivent considérer ces délits dans leur ensemble et les remettre dans leur contexte pour les adapter aux problèmes spécifiques à l’Afrique. Parmi les problèmes liés à l’environnement qui doivent être traités en priorité en Afrique aujourd’hui, on identifie l’appropriation des terres dans le cadre de projets infrastructurels ou agroalimentaires, la pollution de l’eau et des cours d’eau, la déforestation, la désertification, le trafic d’espèces menacées et les violations des droits des populations. Des réseaux criminels sont généralement impliqués dans chacun de ces domaines.       Identifiez les sources utiles : il n’est pas toujours facile de savoir qui contacter quand on enquête sur la criminalité environnementale en Afrique. Certains pays du continent disposent de beaucoup d’experts dans ce domaine, tandis que d’autres n’ont que quelques groupes fiables qui ont les compétences et les connaissances nécessaires pour lutter contre ces infractions. Identifiez les ONG nationales et internationales, ainsi que les fonctionnaires qui travaillent dans les domaines de la sécurité ou de l’environnement. Ensuite, par le biais de ces sources, identifiez les experts sur place et des membres des communautés locales. Parcourez des rapports des ONG, de la communauté scientifique et des hauts fonctionnaires sur les problèmes et les projets liés à l’environnement. Il se peut que ces documents ne portent que succinctement sur la criminalité environnementale, mais vous pourrez y trouver des pistes et des idées. Parmi les ONG qui peuvent vous être utiles, on trouve le réseau EAGLE Network, LAGA et l’Institute for Security Studies. Les groupes scientifiques sur le continent sont notamment le WASCAL, Africa Center for Strategic Studies, ARUA Centre of Excellence in Climate and Development et Future Climate For Africa.       Collaborez, collaborez, collaborez : comme pour tous les autres sujets transfrontaliers, la collaboration est un outil très efficace pour les journalistes qui enquêtent sur les crimes contre l’environnement. Plus vous collaborerez, plus vous aurez de pistes. L’ Oxpeckers Center for Investigative Environmental Journalism, un média africain de journalisme d’investigation sur la criminalité environnementale, a construit son travail sur la collaboration. De tels projets pourraient être mis sur pied entre journalistes, ou avec des ONG ou autres pôles d’experts.       Faites bon usage des données et documents : il peut être très compliqué de trouver des données ou des documents officiels dans certains pays d’Afrique. “Dans une région comme l’Afrique centrale, les gouvernements ont tendance à gérer les affaires publiques dans le plus grand secret, sans beaucoup de transparence et sans se préoccuper de rendre des comptes”, indique David Akana, directeur exécutif de la plateforme de géojournalisme InfoCongo. Les journalistes d’InfoCongo collaborent généralement avec des juristes pour obtenir des documents pour leurs enquêtes. Ils disposent aussi d’une communauté de plus en plus importante de journalistes spécialisés dans l’exploitation des données pour étayer et visualiser leurs reportages. Les crimes contre l’environnement résultent rarement d’actions isolées de sociétés privées.       Créez et nettoyez les fichiers de données : soyez prêt à traiter vos propres données. Il est difficile, pour les journalistes, d’avoir accès à des fichiers de données de bonne qualité, en particulier les fichiers obtenus auprès d’agences gouvernementales. “Lorsque des organismes officiels nous communiquent leurs données, nous devons généralement les nettoyer et les retravailler avant de pouvoir les ajouter à nos plateformes et outils de géojournalisme”, indique Fiona Macleod, la fondatrice d’Oxpeckers.       Cherchez à savoir si des fonctionnaires sont impliqués : la criminalité environnementale résulte rarement d’actions isolées de sociétés privées. Comme dans d’autres régions du monde, certains fonctionnaires, en Afrique, se font complices d’opérations qu’ils facilitent, en émettant de faux documents, en fermant les yeux sur les infractions ou encore en aidant les criminels à échapper à la justice. Parfois, dans les pays où l’impunité est fréquente, certains n’hésitent pas à étaler leurs richesses. En gardant un œil sur l’enrichissement anormal de fonctionnaires qui travaillent dans des services concernant l’environnement, on peut tomber sur des pistes qui mènent à de vastes réseaux criminels.     Vérifiez les exportations légales : certaines sociétés sur le continent, qui ont une autorisation officielle pour exporter du bois ou des animaux sauvages, peuvent dépasser les quotas autorisés, ou y adjoindre des produits issus de leurs activités illégales. Les journalistes doivent surveiller les activités de ces sociétés pour vérifier que toutes leurs opérations sont bien légales.       Prenez le temps de vous immerger dans votre sujet : suivre une formation est un moyen efficace d’améliorer vos compétences, ce qui est particulièrement important quand il s’agit d’enquêter sur la criminalité environnementale, qui est souvent un sujet complexe.       La voix de la population compte : Au-delà de l’aspect environnemental, dites en quoi les crimes contre l’environnement affectent les finances des gens, leur sécurité, leur vie en société, leur approvisionnement en nourriture et leur bien-être.       Les drones sont utiles : enfin, envisagez d’utiliser des drones et le journalisme réalisé à l’aide de drones pour obtenir des images aériennes et enquêter sur ce qui n’est peut-être pas visible autrement. Un pangolin, dans la province du Cap-Nord en Afrique du Sud. Les pangolins feraient l’objet du plus grand trafic de mammifères au monde. En Afrique, ils sont commercialisés sous la forme de viande de brousse ou pour être utilisés en médecine traditionnelle. Photo : Shutterstock

Organisations internationales et panafricaines

La Liste rouge de IUCN des espèces menacées de disparition : La Liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature est une référence précieuse sur le statut de différentes espèces d’animaux, de champignons et de plantes en termes de risque d’extinction. Sur leur site, les journalistes peuvent faire des recherches sur une espèce précise et trouver des informations sur son effectif, son habitat et son écologie, l’utilisation ou le commerce de cette espèce, les menaces qui pèsent sur elle et les actions nécessaires pour mieux la protéger.       TRAFFIC : la plus grande ONG au monde qui surveille le commerce des animaux sauvages et du bois. Elle a réalisé de nombreuses enquêtes sur la criminalité environnementale en Afrique.       Environmental Investigation Agency (EIA) : une ONG internationale qui enquête sur la criminalité environnementale dans le monde. L’EIA divise son travail entre quatre domaines clé : le climat, la forêt, l’océan et la faune sauvage. Certains de ses enquêtes portent sur la criminalité environnementale sur le continent africain.       African Wildlife Foundation : ce trust panafricain a pour ambition de résoudre le déficit de financement pour protéger les zones naturelles de l’Afrique. Cette organisation est utile pour obtenir des informations sur les principales problématiques liées à la protection de la nature sur le continent.       Office des Nations unies contre la drogue et le crime : L’ONUDC collabore avec les pays pour lutter contre différents délits. Son site propose aux journalistes des informations sur la criminalité environnementale par région : Afrique de l’Est et Afrique australe ainsi qu’ Afrique de l’Ouest et Afrique centrale. Il publie aussi des rapports très utiles avec des analyses de données sur l’étendue de la criminalité  environnementale. Vous trouverez ici, par exemple, son rapport 2022 sur le trafic de bois.

Portails de données ouvertes sur l’environnement

Les journalistes peuvent télécharger des données des plateformes citées ci-dessous et faire leur propre analyse de données. Voici quelques exemples :

Protected Planet : il s’agit d’une excellente ressource pour les journalistes qui recherchent des informations sur les zones protégées en Afrique, ce type de donnée étant généralement difficile à obtenir en ligne sur les sites gouvernementaux. Par exemple, les journalistes peuvent faire une recherche par pays pour trouver la liste de toutes les zones protégées, puis télécharger les données en formats pdf, shapefile ou csv.       CITES Checklist of Species : La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) a pour but de veiller à ce que ce commerce ne nuise pas à la survie des espèces concernées. Pour les enquêtes sur les animaux sauvages d’Afrique, CITES met à disposition une base de données incontournable. Elle contient la liste de toutes les espèces menacées d’extinction dont le commerce international est interdit. Vous trouverez les espèces concernées, l’année où leur commerce a été interdit et les pays dont elles sont originaires.       Global Forest Watch : pour compenser le manque de données officielles, les journalistes qui enquêtent sur la déforestation ou l’évolution des forêts peuvent obtenir des données actualisées par le biais de Global Forest Watch. GFW propose une analyse d’images satellites en temps réel pour identifier, par exemple, des zones qui connaissent une perte croissante de couvert végétal. Les atlas forestiers proposent des fichiers de données encore plus spécifiques sur la gestion des forêts et l’utilisation des terres. En Afrique, huit pays ont des atlas forestiers : le Cameroun, la République Centrafricaine, la République du Congo, la République démocratique du Congo, la Guinée équatoriale, le Gabon, le Liberia et Madagascar. InfoCongo utilise cette plateforme pour enquêter sur la déforestation de la forêt tropicale du bassin du Congo. Pour commencer, consultez le Service d’assistance ou regardez  ce webinaire de Mongabay sur comment l’utiliser.       Open Timber Portal: ce site aide les journalistes à enquêter sur la gestion et l’exploitation des forêts, par le biais d’informations sur les portraits de producteurs de bois. La plateforme comprend des informations sur les concessions officielles et les producteurs de bois agréés.

Rapports utiles sur les questions environnementales en Afrique 

Grâce à leurs enquêtes, les ONG et les centres de recherches proposent un grand nombre de ressources aux journalistes qui enquêtent sur les crimes contre l’environnement en Afrique. Voici quelques exemples de reportages sur la criminalité environnementale sur ce continent :

L’exploitation forestière illégale en Afrique et ses implications en termes de sécurité, Africa Center for Strategic Studies, 2022.       Le commerce mondial de peaux d’âne : une bombe à retardement, The Donkey Sanctuary, 2022.       Al-Shabab et les pratiques commerciales chinoises au Mozambique, Henry Tugendhat et Sérgio Chichava, War on the Rocks, 23 septembre 2021.       L’exploitation du chaos : comment des trafiquants, des fonctionnaires corrompus et des compagnies maritimes en Gambie ont profité du « bois de la guerre » au Sénégal, Environmental Investigation Agency, 2020.       Les femmes dans le trafic de la faune sauvage en Afrique : synthèse de la documentation, Science Direct, 2020.       Out of Africa : comment l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale sont devenues l’épicentre du trafic d’ivoire et d’écailles de pangolins vers l’Asie, Environmental Investigations Agency, 2020.       Raser l’Afrique : la lutte contre les consortiums criminels dans la filière bois, ENACT, décembre 2018.       Le business de l’extinction : le commerce d’os de « lion » en Afrique du Sud, Elizabeth Margaret Steyn, EMS Foundation, 2018.       Out of Africa : la lutte contre le cybercrime de la faune sauvage, International Fund for Animal Welfare, 2017.

Les journalistes peuvent aussi se rendre sur ces sites pour consulter des rapports actualisés :

ENACT – Enhancing Africa’s Response to Transnational Organized Crime       Global Initiative Against Transnational Organized Crime       Interpol       Environmental Investigations Agency

Études de cas

Braconnage post confinement : une menace à la conservation dans la perle de l’Afrique. Cette enquête menée par InfoNile sur les crimes commis contre la faune sauvage montre comment le braconnage en Ouganda a augmenté pendant le confinement lié à la pandémie de COVID-19, ainsi que les efforts déployés par les forces de protection de la nature pour y remédier. InfoNile s’est associé à Oxpeckers pour produire une carte de géodonnées des cas récents de délits contre la faune sauvage en Ouganda.       Le commerce de viande de brousse représente une nouvelle menace pour les girafes de Tanzanie, menacées d’extinction. Cette enquête, réalisée par Oxpeckers, montre comment la recrudescence des activités humaines a alimenté le braconnage des girafes pour vendre la viande et la graisse de ces animaux, consommées dans le nord de la Tanzanie. Dans cette enquête, les auteurs exploitent des informations liées à des affaires judiciaires et des archives publiques, et ils s’entretiennent avec des experts.       Une agro-industrie peu transparente rase les forêts du Cameroun en toute impunité. Cette enquête sur la gestion des forêts au Cameroun, menée par InfoCongo, montre comment l’agro-industrie détruit les forêts, avec l’appui du gouvernement et au détriment de la population et des espèces menacées. L’équipe de journalistes d’investigation a associé des enquêtes de terrain à une analyse de données satellitaires fournies par Global Forest Watch et PLANET pour révéler les liens qui existent entre l’agro-industrie et le gouvernement camerounais.

Table des Matières | Introduction | Chapitre 2 | Chapitre 3 | Chapitre 4 | Chapitre 5 | Chapitre 6 | Chapitre 7 | Chapitre 8 | Chapitre 9

Ressources additionnelles

Trafic illégal d’espèces sauvages : Un guide GIJN

L’essor du journalisme d’investigation sur l’environnement en Afrique

Guide du reporter pour enquêter sur le crime organisé: Criminalité environnementale et changement climatique

Madeleine Ngeunga est une journaliste camerounaise spécialisée dans l’environnement et les droits humains. Actuellement boursière du Rainforest Investigation Network du Pulitzer Center et rédactrice en chef d’InfoCongo, Madeleine combine le travail de terrain et l’analyse de données satellitaires pour produire des enquêtes environnementales approfondies sur la forêt tropicale du bassin du Congo.

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