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Notre sélection des meilleures enquêtes de 2021 en français

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De l’Algérie à la Suisse, de la Côte d’Ivoire au Canada, découvrez notre sélection des meilleures enquêtes francophones de 2021. 

Depuis un peu plus de dix ans, on assiste à un bouillonnement dans le monde de l’enquête francophone : l’investigation se démocratise et n’est plus l’apanage des loups solitaires d’antan. La création de nombreux médias indépendants, la collaboration entre les journalistes, et les nouveaux outils technologiques dont disposent les journalistes participent certainement de cette effervescence. Et les résultats sont visibles aujourd’hui : l’année 2021 est un grand cru pour le monde de l’investigation francophone et il nous a été difficile de choisir les meilleures enquêtes parmi les très nombreuses enquêtes publiées cette année. Pour faire notre sélection (très subjective), nous avons tenté de valoriser les techniques utilisées par les journalistes, leur impact dans la société, leur prise de risque et leur diversité géographique. Une chose est sûre : de l’Algérie au Canada, des Comores à la Belgique, les journalistes travaillant sur ces enquêtes ont fait preuve de courage et de persévérance.

Découvrez la sélection d’enquêtes de Marthe Rubio, journaliste responsable de la région francophone de GIJN, Maxime Domegni, journaliste responsable de la région Afrique francophone (GIJN Afrique) et Alcyone Wemaëre, journaliste à GIJN en français. 

Huit ans après, une intervention policière tragique passée au crible (France)

Capture d’écran de la vidéo du Monde.

La légitime défense est souvent invoquée par les forces de l’ordre dans les affaires de violences policières. Le Monde interroge cette notion dans une enquête vidéo décortiquant une opération de police qui a viré au chaos et fait basculer la vie d’une famille le 25 juin 2013, à Villemomble, en Seine-Saint-Denis, dans la banlieue nord-est de Paris. Fatouma Kebe, 54 ans, avait perdu l’usage d’un œil tandis que son fils, Mohamed, avait été blessé à l’oreille par un tir de LBD. Sept ans après les faits, en mars 2020, les deux policiers mis en cause dans l’affaire avaient été acquittés après avoir plaidé la légitime défense.

L’enquête vidéo du Monde retrace les 14 minutes décisives de l’opération de police en s’appuyant sur le dossier d’instruction de l’affaire, des images en partie inédites filmées par des voisins, des témoignages mais aussi des modèles 3D. Alors que dans les procès-verbaux, les policiers affirment, par exemple, avoir été encerclés par des habitants du quartier, les vidéos et la modélisation 3D démontrent que cela n’a pas été le cas. La reconstitution factuelle de l’intervention policière donne à l’internaute tous les éléments pour se forger son opinion. L’enquête a reçu une « Mention Spéciale », catégorie « Meilleure enquête de moins de 30 minutes » au festival international DIG 2021, en Italie.

Des données de santé sensibles s’échappent en Russie (Belgique)

3M Contract, Belgium, sub-contracting to Russia

Capture d’écran

Cette enquête du quotidien belge Le Soir et du trimestriel indépendant Médor montre à quel point nos données personnelles nous échappent. Elle révèle que la plupart des données des patients des hôpitaux publics belges sont traitées par un logiciel commercialisé par une société américaine qui sous-traite une partie de l’analyse des données à une entreprise basée en Russie. 

Au fil de cette enquête et à travers la lecture des contrats passés entre cette entreprise et les hôpitaux, publiés dans leur intégralité, on comprend que des données de santé sensibles et ultrasensibles sont accessibles à des informaticiens basés dans un pays ne respectant pas les normes de protection des données en vigueur en Europe. Mais les contrats spécifient bien que les hôpitaux endosseront toutes les responsabilités juridiques en cas de fuite de données. En filigrane, c’est aussi la privatisation du service public, la difficulté de la mise en application du RGPD en Europe et la nébuleuse des sous-traitants informatiques que révèle ce travail d’investigation fouillé. Suite à la publication de cette enquête en mars, le conseil national de l’Ordre des médecins a mis en demeure le ministre de la Santé belge Frank Vandenbroucke.

Négoce de pétrole : la face noire de Genève (Suisse)

Genève est la plaque tournante du pétrole mondial. Illustration : Martine Ulmer.

Août 2018 : un ancien trader du négociant pétrolier Gunvor est condamné à 18 mois de prison avec sursis pour avoir orchestré, depuis Genève, le versement de plus de 43 millions de dollars de pots-de-vin en République du Congo et en Côte d’Ivoire, entre 2008 et 2012, en échange de cargaisons de pétrole. Cette condamnation pique la curiosité de Roland Chauville. Ce sera le point de départ de son documentaire co-réalisé avec Tay Blyth-Kubota « Genève, du pétrole à tout prix » diffusé en juin 2021 sur la Radio Télévision Suisse.

En s’appuyant sur des documents de la justice suisse et sur l’expertise de l’ONG helvétique Public Eye, le film met à jour ce que peu savent : la Suisse, et notamment Genève, est la plaque tournante du pétrole mondial. Là, dans des bureaux, sans que les autorités suisses cherchent à les réguler, des entreprises achètent et revendent du pétrole congolais. Le film est aussi un hommage aux défenseurs des droits, au Congo et ailleurs, qui se battent pour jouir des richesses de leurs pays.

Arnaque mondiale depuis Montréal

Capture d’écran du site de Radio Canada.

Un concours bidon pour gagner 1.000 dollars, un faux concert virtuel, ou la promesse de pouvoir visionner gratuitement un film toujours à l’affiche… Aux quatre coins du monde, depuis une décennie, des internautes se voyaient soutirer des informations personnelles et bancaires après avoir cliqué sur ces offres alléchantes. L’enquête « Un empire montréalais de l’arnaque en ligne » réalisée par les Décrypteurs de Radio Canada a révélé, en juin 2021, que tous ces pièges émanaient d’un réseau d’entreprises liées au même homme.

Dans les jours suivant la publication de l’enquête, AdCenter, l’entreprise pierre angulaire de ce réseau, avait suspendu ses activités. Trois mois plus tard, en septembre, elle annonçait qu’elle mettait définitivement la clé sous la porte.

Les mémos de la terreur : la France “complice” de crimes de guerre en Egypte (France)

Capture d’écran du site de Disclose.

Il s’agit de la plus grande fuite de documents secret-défense en France. Le média d’investigation à but non lucratif Disclose, membre de GIJN, a eu accès, grâce à une source anonyme, à plusieurs centaines de documents révélant la responsabilité de la France dans les crimes de la dictature d’Abdel Fattah Al-Sissi, en Egypte, ayant causé la morts de dizaines de civils. Le site a choisi de publier ces documents, malgré les risques de poursuites juridiques pour “divulgation de secret de la défense nationale”, au nom de l’intérêt public et du droit à l’information. 

Cette enquête en cinq volets révèle en effet une affaire d’État : une opération militaire secrète française démarrée en Egypte en 2016, dont l’objectif initial était la lutte contre le terrorisme, consisterait principalement à bombarder des civils (contrebandiers libyens) dans le désert. Selon l’enquête de Disclose, la France serait impliquée dans au moins 19 bombardements de civils. Malgré les alertes répétées de l’armée et du renseignement militaire sur ces exécutions extra judiciaires, l’ancien président François Hollande et l’actuel chef d’Etat Emmanuel Macron ont poursuivi l’opération Sirli en Egypte. Emmanuel Macron a même décoré Abdel Fattah Al-Sissi de la légion d’honneur en décembre 2020 et l’Egypte a commandé à la France 30 avions de combat Rafale pour près de quatre milliards d’euros en mars 2021. Selon les informations de Disclose, l’opération Sirli aurait toujours lieu à l’heure actuelle. Le gouvernement a annoncé déposer une plainte contre X pour recel de violation du secret de la défense nationale après la publication de centaines de documents classifiés dans la presse, ainsi que l’ouverture d’une enquête interne.

Nicolas Hulot : quatre ans d’enquête et six témoignages à la clé (France)

Capture d’écran.

Cette enquête d’Envoyé Spécial, qui révèle les témoignages de quatre femmes accusant le très médiatique activiste écologique et ancien ministre de l’écologie français d’abus sexuels et de viol, est un véritable cas d’école journalistique. D’abord, elle montre l’importance cruciale de respecter le contradictoire pour les journalistes. Alors que Nicolas Hulot a accusé les journalistes de ne l’avoir prévenu que quelques jours avant la diffusion de l’enquête, ceux-ci ont pu démontrer qu’ils avaient sollicité à de nombreuses reprises l’ancien ministre plusieurs semaines avant la diffusion, en vain. Comme cette enquête de Libération où huit femmes accusent l’ancien présentateur de TF1 Patrick Poivre d’Arvor de violences sexuelles, elle souligne également le caractère central des témoignages dans ce type d’enquêtes, qui permettent de dégager un mode opératoire mais aussi d’encourager d’autres victimes présumées à témoigner. 

Elle montre également la différence entre le travail des journalistes et le travail de la justice : ainsi, les faits dont est accusé Nicolas Hulot sont prescrits mais cette enquête ne relève pas moins de l’intérêt public et du droit à l’information. Deux jours avant la diffusion de cette enquête, Nicolas Hulot a formellement nié les faits mais a annoncé se retirer de la vie publique. Bien que les faits soient prescrits, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet.

Comment le clan Kabila a pillé la RDC

Capture d’écran du site de Mediapart

3,5 millions de documents, 19 médias partenaires, cinq ONG… L’ampleur de cette enquête collaborative exceptionnelle est à la hauteur des montants astronomiques qu’auraient siphonné l’ancien président de la RDC Joseph Kabila et ses proches aux dépens de leurs concitoyens, dont la grande majorité vit avec moins de deux dollars par jour. Selon ces informations obtenues par Mediapart et l’ONG française Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF) et analysées par le consortium EIC Network, le clan Kabila aurait détourné plus de 138 millions de dollars de fonds publics entre 2013 et 2018. Pour réaliser ce casse, le procédé est simple : il suffit de contrôler une banque et une société écran. En l’occurrence, il s’agit de la BGFI RDC, dont 40% du capital était détenu par la sœur de Kabila, Gloria Mteyu, et dont le directeur général n’était pas moins que le frère adoptif du président, Francis Selemani. Tous deux contrôlaient également une société boîte-aux-lettres installée dans un ancien garage de Kinshasa : Sud Oil. Cette enquête, qui représente le plus grand “leak” d’Afrique, selon Mediapart, permet de dévoiler dans les moindres détails les ruses et les rouages d’une kleptocratie et ses connexions avec de nombreux pays comme la France, la Chine ou les Etats-Unis. Une information judiciaire a été ouverte à Kinshasa suite aux révélations. 

Comores : La mort du journaliste Ali Abdou était-elle vraiment naturelle ?

Ali Abdou, interviewé juste après son élection à la tête du syndicat des journalistes des Comores, en février 2020. Son corps inanimé sera découvert, ensanglanté quelques mois plus tard, le 12 décembre chez lui (Photo : Oustadh Padré)

Aux Comores, Hayatte Abdou ose ne pas se contenter des « vérités officielles », y compris sur des sujets sensibles. Lorsque la journaliste d’investigation a appris, en décembre 2020, que le président d’un jeune syndicat de journalistes auquel elle appartient, élu dix mois auparavant, venait d’être retrouvé mort chez lui, elle ne s’est pas contentée de la conclusion de « mort naturelle » prononcée par le procureur de la république « après deux petits jours d’enquête ». Même si elle avoue que les rapports n’étaient pas toujours des plus cordiales avec le défunt de son vivant, Hayatte s’est engagée à voir plus clair dans le drame. Son enquête, publiée en février sur National Mag, a exhumé des « éléments troublants » indiquant que la mort du journaliste était loin d’être naturelle; par exemple en découvrant que le corps était découvert, gisant dans du sang ou qu’un œil portait des traces de blessure. Elle a ensuite découvert que le procureur qui a conclu à une mort naturelle était lié à des cousins du défunt avec lesquels ce dernier était opposé dans un litige foncier. Les révélations de la journaliste ont permis à la famille d’introduire un recours au tribunal, ressuscitant ainsi une affaire rapidement pliée en deux jours et condamnée à ne jamais connaître de suite.

Les coulisses d’une acquisition étatique (Algérie)

Capture d’écran du site de Twala Info

En Algérie, le journaliste d’investigation Lyas Hallas du média indépendant d’investigation Twala Info a révélé en février 2021 comment l’État se serait fait duper en acquérant l’une des plus importantes entreprise de télécommunication du pays. Les enquêtes du média ont permis de plonger dans les méandres de cet accord qui s’est déroulé au dépens de l’intérêt public algérien. Pendant ce temps là, la maison  mère néerlandaise qui a cédé cette filiale locale, s’est, elle, octroyée une marge de cinq millions de dollars, qu’elle aurait pris le soin de bien cacher aux autorités locales pour pouvoir transférer des devises à l’étranger. 

Sénégal : des ex-migrants prêts à repartir

La Maison Des Reporters Senegal Migration story

Capture d’écran

À coups de programmes de lutte contre l’immigration irrégulière et de durcissement des lois, le Sénégal, un des principaux points de départ de migrants vers l’Espagne, tente de stopper le départ des pirogues. Pourtant, en 2020, jamais en une seule année, auparavant, autant de personnes n’avaient sauté dans ces embarcations à la recherche de l’eldorado. Le jeune journaliste d’investigation Ass Momar Lô a donc décidé d’aller à la rencontre des rescapés de ces traversées périlleuses de l’Atlantique. Il a découvert que, même traumatisés, beaucoup de ces ex-migrants ne sont que de potentiels nouveaux partants.

Diffusée par « La Maison Des Reporters », un média d’investigation indépendant à financement participatif porté par des jeunes journalistes au Sénégal, l’enquête a été primée en novembre aux Prix africains de journalisme d’investigation Norbert Zongo (Paji-Nz), un prix continental doté d’un jury international.

Côte d’Ivoire : L’enquête Pandora Papers secoue le Premier Ministre

Patrick Archi, Premier ministre de Côte d’Ivoire, cité dans les Pandora Papers pour avoir détenu une société offshore aux Bahamas.

En découvrant le nom du Premier ministre de son pays, Patrick Achi, dans la base de données des Pandora Papers, du nom du vaste scandale de secrets financiers révélés début octobre 2021 par le Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ) et ses médias partenaires, le journaliste ivoirien Noël Konan était loin de s’imaginer l’impact qu’aurait la publication des résultats de son enquête. Après des mois d’investigation, alors qu’approchait la date et l’heure de publication, alors même que l’enquête n’était pas encore publiée, des médias nationaux et internationaux relayaient déjà abondamment la défense du principal concerné. 

Puis, le 4 octobre 2021, Noël Konan a publié une série de tweets qui commencent par : « Ce que je craignais depuis un moment a fini par arriver. Mon enquête sur le Premier ministre, Patrick Achi, n’a pas été publiée dans mon organe (ndlr: Éléphant Déchaîné). » Le directeur du journal a, de son côté, dans une déclaration rapportée par les médias, assumé avoir exercé « le droit de refuser la publication d’un article parce qu’une information n’a pas fait l’objet de recoupement ». L’enquête, qui révèle l’existence d’une société offshore de consulting dont disposait, aux Bahamas, le Premier ministre, avant ses fonctions actuelles, aura été finalement publiée dans un autre jeune média d’investigation ivoirien, Enquête Média.   

Pegasus : révélations internationales sur un système de surveillance téléphonique ciblée

Capture d’écran du site de Forbidden Stories.

La genèse de l’enquête Pegasus ? Une liste de 50.000 numéros de téléphones dont le consortium d’investigation Forbidden Stories, membre de GIJN, sait qu’ils ont été sélectionnés pour être espionnés parce qu’ils appartiennent à des journalistes, des opposants mais aussi des chefs d’Etat. Si le logiciel d’espionnage Pegasus, qui a donné son nom à l’enquête, est développé par la société israélienne NSO, les commanditaires sont, selon le consortium, à chercher du côté des gouvernements de régimes autocratiques (Bahreïn, Maroc, Arabie Saoudite) mais aussi démocratiques (Inde, Mexique). Forbidden Stories, appuyé par le Security Lab d’Amnesty, a coordonné, pendant des mois, en toute discrétion, une équipe de journalistes de seize médias internationaux. Ils ont découvert que les numéros de 14 chefs d’État, dont Emmanuel Macron, ont été ciblés. L’analyse du téléphone du fondateur du site d’investigation Mediapart, Edwy Plenel, a montré qu’il avait été espionné à trois reprises par Pegasus… à l’instar de dizaines d’autres journalistes dans le monde.

Le projet Pegasus a déclenché des réactions en cascade. L’ONU a appelé les Etats à un moratoire sur la vente et le transfert de technologies de surveillance et a été récompensé par le prix pour la liberté de la presse de Reporters sans frontières, mais le prix le plus symbolique est venu du Parlement européen qui a décerné le premier prix Daphne Caruana Galizia à Forbidden Stories. Le « projet Daphne » avait justement été la toute première enquête menée par Forbiden Stories pour poursuivre le travail de la journaliste d’investigation maltaise assassinée.

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